đ Le sablier de Ădith Blais
- Pamela Sauvé
- 4 oct.
- 2 min de lecture
DerniĂšre mise Ă jour : 14 oct.

Une battante. Une vraie. đȘâšCâest ce que reprĂ©sente cette femme Ă mes yeux. Une force tranquille, une Ăąme rĂ©siliente, un exemple de courage face Ă lâinimaginable.
Chaque instant oĂč elle aurait pu abandonner, se laisser mourir, Ădith trouvait quelque part au fond dâelle une minuscule lueur dâespoir, une raison, aussi infime soit-elle, de continuer Ă se battre. đ„
450 jours prisonniĂšre dâun monde qui nâĂ©tait pas le sien⊠đ”Un voyage qui devait ĂȘtre merveilleux, empreint de dĂ©couvertes et de libertĂ©, sâest transformĂ© en un cauchemar sans fin. Qui pourrait imaginer vivre pareille Ă©preuve? Certainement pas elle. Certainement pas nous.
Je ne peux mĂȘme pas concevoir, ne serait-ce quâun instant, ce quâelle a ressenti aux premiers jours de sa captivitĂ©. Imaginer, câest dĂ©jĂ difficile. Vivre une telle rĂ©alitĂ©, câest tout simplement inimaginable.
Survivre. Câest ce quâelle a fait, jour aprĂšs jour, pendant plus dâun an auprĂšs de ses ravisseurs. Dans des conditions oĂč mĂȘme le mot ârudimentaireâ semble trop doux. Si lâhygiĂšne nâĂ©tait pas une prioritĂ©, lâalimentation ne lâĂ©tait pas davantage. đ„
Imaginez⊠un repas composĂ© de mouton rempli de vers, ou encore de plats toujours identiques, recouverts de sable⊠đœïžSon quotidien nâĂ©tait quâune suite dâĂ©preuves : la faim, la peur, la saletĂ©, la chaleur accablante du dĂ©sert.
Elle passait ses journĂ©es cachĂ©e, recluse sous un abri de fortune quâelle appelait sa âmaisonâ. Un simple coin de survie. LĂ , elle dormait, se protĂ©geait du soleil brĂ»lant, sans pouvoir en sortir. On lui fournissait le strict minimum â juste assez pour la garder en vie. Rien de plus.
Le dĂ©sert, lui, ne pardonne pas. Le jour, la chaleur est suffocante, Ă©crasante. đLa nuit, le froid sâinfiltre jusque dans les os. âïžĂdith jonglait entre la haine du soleil le jour et lâattente fĂ©brile de sa chaleur la nuit. Un contraste brutal, presque cruel.
450 jours sans montre, sans calendrier, sans repĂšre. âłJuste le temps⊠qui sâĂ©tire, qui se dĂ©forme, qui perd tout son sens. Penser, encore et encore, jusquâĂ ne plus avoir rien Ă penser. Craindre le pire sans jamais savoir ce qui lâattend. Ni oĂč elle est. Ni Ă qui elle aura affaire le lendemain.
Et pourtant⊠malgrĂ© tout, dans son livre, Ădith parvient Ă parler de bienveillance. Oui, mĂȘme au cĆur de lâhorreur, certains de ses gardiens ont montrĂ© un peu dâhumanitĂ©. Elle aurait pu nourrir tant de haine â envers la vie, envers eux, envers le monde entier⊠mais non. đ«
Ce qui me bouleverse profondĂ©ment, câest son regard sur son propre parcours. Cette capacitĂ© incroyable Ă transformer lâinsupportable en leçon de vie. đ
Elle ne se pose pas en victime, mais en survivante. En femme libre. En tĂ©moin de la rĂ©silience humaine dans ce quâelle a de plus pur.
Son tĂ©moignage nous rappelle Ă quel point la vie est fragile⊠mais ĂŽ combien prĂ©cieuse. đ»Et que, mĂȘme dans les pires tĂ©nĂšbres, il existe toujours une Ă©tincelle, une raison dâespĂ©rer, un sablier qui sâĂ©coule⊠non pas vers la fin, mais vers la libertĂ©. đ



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